Le bébé Kiwis a un an, et il se porte d’ailleurs
plutôt bien. Souvenez vous de sa naissance, plusieurs blogueurs légèrement
apeurés du vide post traumatique de la
présidentielle se regroupaient autour de
l’instigateur de l’idée pour placer leurs modestes flux RSS derrière une
barrière commune, Kiwis, le cercle des blogueurs
disparus. L’objectif était de créer une sorte de petit refuge dans une
blogosphère sauvage, désordonnée et ultra flexible. Un an après l’objectif
semble atteint, l’hébergement est devenu repère de copains et tend même à
prospérer, les débats s’enchainent, tirant derrière eux une flopée de problèmes
incontournables dans le cadre d’une alliance pluri politique. Car au-delà de
l’aventure, Kiwis est avant le fruit (sic) d’un criant paradoxe.
Benoitement, nous croyions dès les prémices du projet qu’une bonne dose de sympathie mêlée à un
peu de savoir vivre suffiraient à faire grandir le p’tit bonhomme. Or, plus
nous avancions et plus le fruit était gorgé de règles, de contournements,
de discussions et de disputes. Entre nous, nous sourions d’ailleurs souvent de
cela en comparant cette aventure à celle de l’Europe avec ses directives
postées par des instances dirigeantes représentatives de rien si ce n’est
d’elles même, des distensions entre membres, des guerres de nerfs et de fiertés
parfois mal placées. Quoi que l’on en dise, le
moindre projet ne croît guère sans colonne vertébrale.
Au final les choses rentrent dans l’ordre tant bien que mal,
ajustées d’elles même par des départs, des arrêts ou des démissions parfois
tristes. Ce genre de petite organisation n’est en fait qu’un concentré pur jus
de ce qu’est la blogosphère. Un vaste terrain de jeu pour des citoyens qui, le
temps d’un billet, se saisisse d’un porte voix pour faire entendre leurs points
de vues et leurs connaissances au-delà des murs de leurs appartements. Un
concentré d’avis, de débat, de richesses, de vides, de justice, d’injustice,
une orgie de liberté de paroles. Cette blogosphère, vaste défouloir sans foi ni
lois, pourtant diablement humaine qui
couronne ses rois tout en rêvant de les abattre qui se complait dans l’opulence
désorganisée mais qui se dote de classements de
référence que les blogs ont eux même contribués à faire croitre en leur attribuant
leurs confiances. Un monde de paradoxes.
A tout cela Kiwis n’échappe guère, à la différence près que son rôle est d’unir
en son sein européens et anti – européens, blogueurs masqués ou démasqués, de
la gauche régionaliste à la droite patriote, de faciliter l’organisation de
débats, de sujets communs sur des thèmes d’actualité qui retiennent la plume et
l’attention de certains. Un an après, quelque part sur la toile, certains
présentent Kiwis comme une pâle copie de Lieux commun d’autres comme une sorte
de réserve de blogs de droite tandis que d’autres encore sautent de pages
« kiwisienne » en page « kiwisienne » avec une certaine
aisance pour réagir sur tout ce qui fait l’actualité.
Nous, à vrai dire on s’en fou de ce que pense les autres, chacun juge au grès
de sa connaissance.
Pour nous en tout cas, et moi (qui ça au fait ?) en
particulier, ce groupement est à la source d’un ultime paradoxe. La vague mais néanmoins très plaisante impression d’avoir
nouer avec des inconnus certains liens d’amitiés
certains.
Pour tout cela l’aventure continue et nous espérons vous
lire encore nombreux sur nos blogs, bonne anniversaire Kiwis !