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Le grand salon de discussion
28 avril 2006

Le Racisme

Suite à l’intervention médiatisée de Nicolas Sarkozy et aux divers commentaires que j’ai pu lire à droite à gauche sur vos blogs ; je souhaiterais parler d’un sujet tabou en France, afin d’essayer de le démystifier et, j’espère, de faire progresser l’opinion publique. Il s’agit d’un thème sujet à de nombreuses polémiques, un thème qui est à prendre avec des pincettes (surtout à l’heure actuelle)… Vous l’avez compris, je souhaite parler du racisme, ou, plus exactement, du mot « Racisme ».

Le dictionnaire nous donne : « Doctrine selon laquelle il existe une hiérarchie des races humaines ; hostilité à l’égard d’un groupe humain », j’insisterai bien sur la différence notable qu’il y a entre la première et la deuxième définition, car elle est au cœur du sujet : il y a deux formes de racisme :

- La première, que je qualifierai de racisme « pur et simple», est celle que l’on entendait dans les discours de Jean-Marie Le Pen dans les années 80 (« Croyez-vous à l’égalité des races ? »).Je parle à l’imparfait parce que ces discours, diabolisés à juste raison, ont bien entendu évolué depuis, et sont devenus moins directs (« Regardez tous ces Noirs » en montrant l’équipe française de football en 1998 ; puis « Nous n’avons rien contre les immigrés, du moment qu’ils travaillent » en 2002). Bref, je ne m’attarderai pas plus là-dessus, les discours du président du Front National n’étant donnés qu’à titre d’exemple.

- La deuxième forme de racisme est beaucoup plus proche de la xénophobie que du racisme au sens premier, et pourtant, c’est cette forme de « racisme » qui est la plus présente en France. Nicolas Sarkozy l’a compris et joue là-dessus pour récupérer des voix en vue de l’élection de 2007 (« Si certains n’aiment pas la France, qu’ils ne se gênent pas pour la quitter »).

Que les choses soient claires, je ne suis pas en train de défendre le ministre de l’Intérieur, mais cherche simplement à mettre en avant une différence dont il se sert dans son programme, et qui séduit les Français (on l’a vu dans les sondages qui ont suivi son annonce) parce qu’elle touche un réel problème en France : l’immigration.

Aujourd’hui, parler d’immigration en France revient à passer pour un raciste et je pense que c’est un tort (sous certaines conditions, bien évidemment). En effet, je pense qu’il y a une différence énorme entre quelqu’un qui est raciste par conviction, et quelqu’un qui devient xénophobe parce qu’il met tous les torts de la France sur le dos des étrangers… Certes, l’un comme l’autre ne sont pas défendables d’un point de vue rationnel ; mais il y a une différence entre les deux : le premier est actif dans sa haine, le second est passif, il subit sa propre colère.

Je suis persuadé que si l’on arrivait à parler sans tabou de l’immigration en France, cela résoudrait pas mal de problèmes et enlèverait la gêne et donc l’intention de certains d’aller voter FN (qui est, à mes yeux, un réel danger, suite à ce que j’ai dit plus haut).

J’aurai un message à faire passer au gouvernement actuel et aux homes politiques en général : les Français ne sont pas racistes, pour preuve tous ceux qui ont voté extrême droite aux dernières élections pour exprimer leur ras-le-bol et qui se sont désistés au deuxième tour ; mais les Français risquent de se reconnaître d’avantage dans des discours de droite dite « dure » parce qu’elle est pour l’instant la seule à avoir mis le doigt sur quelque chose qui les préoccupe secrètement… Si vous voulez éviter un nouveau 2002, ou qu’un Président qui combatte l’immigration avec des méthodes radicales soit élu, proposez une (ou des) solution(s) au problème de l’immigration : combattez (ou proposez de combattre) la clandestinité, ne mettez pas à l’écart les « défavorisés » en les entassant dans des cités ou plus personne n’ose mettre les pieds car dangereuses (cela cause un sentiment d’insécurité, et on revient au début du raisonnement), donnez-leur du travail, motivez-les pour qu’ils aient envie de s’intégrer ! Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais il faut au moins essayer, car faire comme si de rien n’était n’arrange pas les choses, au contraire, elle les pousse dans la direction qu’elles sont en train de prendre actuellement, et je pense que la France, en ouvrant ses portes, n’avait pas envie de devenir comme les Etats-Unis (avec ses gangs de diverses « races » qui se font constamment la guerre)…

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Commentaires
R
tres bon texte bastogi: je retrouve bien ce qui a mon sesn est a distinguer a chaque fois que l'on evoque le racisme: l'déologie et la racisant.... (j'allais dir le "simple racisant" ce qui aurait été faux)
B
Nous sommes d’accord sur le fait qu’il faut attendre les propositions ; et je suis entièrement d’accord avec toi lorsque tu dis que l’insécurité n’a rien à voir avec l’immigration.<br /> Par contre, je reste convaincu que même si elle n’en est pas pleinement responsable, la pauvreté est cause de petite délinquance et donc d’insécurité, on en voit des exemples tous les jours aux infos en ce moment…
M
avec la régularisation des sans papiers va de soi l'aide à l'intégration, Emmanuelli en parlait ce matin sur FInter... c la clandestinité qui pose problème aujourd'hui pas l'immigration... maintenant on attend les propositions... Pour moi il est clair que droite/gauche rien à voir ! <br /> <br /> L'insécurité n'est pas liée à l'immigration... ni à la pauvreté !
B
Il est vrai que la régularisation des sans papiers, proposée par la gauche, est une solution au problème de l’immigration, j’avoue que je ne l’avais pas considérée. Attention cependant à ne pas laisser reposer toute la solution sur la seule régularisation des clandestins, il faut aussi les aider à trouver un logement décent, une école pour ceux qui souhaitent s’instruire ou un travail pour ceux qui souhaitent gagner leur vie ; bref, les aider à s’intégrer, sinon, ils rentreront dans le cercle vicieux de la pauvreté, et la pauvreté, qu’elle concerne les Français ou les immigrés, est source de délinquance et donc d’insécurité.<br /> C’est peut-être justement parce que la gauche ne parle pas d’insécurité - liée ou non à l’immigration, qu’elle touche moins de Français.<br /> <br /> En revanche, je ne suis pas d’accord avec toi lorsque tu parles de la différence entre la droite et la gauche au pouvoir. En essayant de rester objectif, je pense qu’on ne peut pas comparer la société actuelle et celle d’il y a plus de dix ans : les mentalités ont évolué – et pas forcément en bien, certes. De là à tout remettre sur le dos de la droite au pouvoir…
M
La régularisation des sans papiers est une solution... la gauche parle du problème de l'immigration mais ne l'aborde jamais comme en terme d'insécurité ou d'injustice sociale comme le sous entend la droite dure qui accuse les étrangers de profiter du système, d'abuser des aides, de prendre la travail des français et de bouffer notre pain (l'un des meilleurs au monde soit dit en passant !!!) et autres fadaises de ce genre... oui cela marche bien puisque égoïstement nous préférons que ce soit notre enfant, notre frère, notre mère qui bénéficient d'avantages ou profitent tout simplement des acquis ne notre société... il me semble qu'avec la gauche au pouvoir on se sentait moins agressé par le thème de l'immigration... on parlait d'intégration pas d'expulsion, on parlait d'accueil pas de portes fermées à double tour... je ne crois pas que nous devenions de plus en plus xeno ou raciste nous l'exprimons sans honte, mais peut être faut il en passer par là pour lever un tabou... laisser les gens s'exprimer sachant que le racisme est condamnable quand il devient haineux, quand il véhicule de l'agressivité... il vaut mieux identifier son ennemi... ce qui est dur, c'est parce que les gens l'exprime plus facilement, de savoir que son voisin sympa, son collègue, sa soeur, fait partie de ceux là ... <br /> <br /> Vaste sujet... très délicat... beaucoup de douleurs pour ceux qui sont victimes de petites phrases anodines à caractères racistes, beaucoup de souffrance pour ceux qui aujourd'hui sont en transit avant expulsion, ceux qui n'ont plus ou aller... France terre d'asile, pays de liberté... si on pouvait s'en souvenir
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