Le racisme dans la politique
Vendredi, la décision de la commission nationale des conflits du Parti Socialiste a été prise : Georges Frêche est suspendu de ses fonctions durant deux ans.
Rappelons que le 11 février dernier, M. Frêche, président socialiste du Languedoc-Roussillon avait insulté les harkis, les traitant de « Sous-hommes […] (qui n’ont) pas d’honneur », après les avoir vu le matin même participer à une manifestation organisée par l’UMP.
Même si, une fois sa colère passée, Georges Frêche avait présenté ses excuses ; l’affaire, contrairement à ce qu’aurait pu penser le PS, ne s’arrêta pas là et Monsieur Frêche dû être démit de ses fonctions en attendant que la commission des conflits prenne une décision.
Je ne m’attarderai pas plus longtemps sur les faits, le président du Languedoc-Roussillon n’ayant - à mon avis, reçu que ce qu’il méritait - en effet j’estime qu’un homme politique, sous les effets de la colère ou non, doit faire attention à ce qu’il dit, surtout et en l’occurrence ici à des hommes qui ont risqué leur vie pour la France.
Cependant le motif énoncé m’a interpellé : « Injure raciste ». Si ma première réaction fut de me demander ce qu’il y avait de raciste dans ces propos ; je me suis dans un second temps rappelé la deuxième définition que nous donnait le dictionnaire pour le mot racisme, à savoir : « hostilité à l’égard d’un groupe humain ». Si nous avons vu qu’il y a le racisme "pur" et le racisme "xénophobe", nous voyons ici l’émergence d’une nouvelle définition du racisme qui n’a (selon moi) plus aucun rapport avec le sens premier du terme, et force est de constater que cette définition n’existait pas dans le dictionnaire il y a quelques années de cela.
Je trouve cela absurde car, pour moi (mais je ne pense pas être le seul dans ce cas), le racisme a forcément un lien avec une certaine idée de hiérarchie des races. Lorsque j’entend parler de racisme, je suis outré, et, notamment ici avec le cas de Georges Frêche, j’en arrive presque à être "rassuré" quant aux propos réellement tenus - propos pourtant fortement immoraux.
A force d’utiliser des termes plus ou moins choquants sur un sujet extrêmement tabou en France, j’ai peur que nous en arrivions à banaliser le terme "Racisme" à tel point que nous finirions par ne plus être interpellés lorsque nous entendrons « Tel ou tel personnage a utilisé des propos racistes ».
Sans vouloir prétendre donner des leçons aux grands littéraires français, je pense juste qu’il serait plus logique d’utiliser les mots les mieux adaptés à chaque situation, et de retirer du dictionnaire la définition du mot racisme que nous venons de voir...