Evaluation de CNE
Le résultats de l’enquête demandée par le gouvernement sont tombés hier, bien que pas encore officialisés : seulement 10% des Contrats Nouvelle Embauche ont servi à créer des emplois. On est loin, très loin des 33% annoncé le mois dernier par Dominique de Villepin…
Certains me diront que 10%, c’est toujours 44 000 emplois de créer. Certes, mais ça veut dire aussi que neuf travailleurs sur dix actuellement en CNE vivent quotidiennement la précarité de risquer de se faire licencier sans motif du jour au lendemain - et ce, pendant encore au moins un an et demi, alors qu’ils auraient pu décrocher dès le début un CDD (pour la moitié d’entre eux), et connaître la date de la fin potentielle de leur contrat ; voire un CDI (pour l’autre moitié). De même, 30% de ces contrats ont été rompus durant les six mois suivant leur création, on est encore une fois loin de ce que nous avait annoncé le Premier ministre (90% !).
Ces chiffres sont là au moins pour nous prouver - et ça, je pense que personne ne pourra le contester, que le CNE a transformé neuf fois plus d’emplois en emplois précaires que ce qu’il a créé de véritables emplois. Si l’on rajoute à cela le fait que de partir sur l’élaboration d’un contrat qui ne demande pas de justification en cas de licenciement montre bien que M. de Villepin prenait en compte que ses contrats allaient être rompus dès la première occasion - voire ont été conçus pour ; nous en arrivons à nous poser une question : Dominique de Villepin nous avait promis une évaluation du CNE six mois après sa création, elle est aujourd’hui publiée, et elle n’est pas encourageante, va-t-il nous proposer des aménagements à ce contrat ? Va-t-il réduire la période de consolidation (rappelons que le CNE s’adresse à tous les types de salariés, quel que soit leur âge, du moment que la société qui les embauche en compte moins de vingt) ? Va-t-il au moins (je ne suis pas exigeant) imposer la nécessité de motiver le licenciement d’un employé, afin de nous prouver qu’il a sincèrement créer ce contrat afin de lutter contre le chômage, et non pas pour faciliter la tache des patrons véreux ?
Oui, je sais, je rêve… J’oublie parfois que c’est de M. de Villepin dont je parle… D’ailleurs, il a déjà commencé à répondre à ma question, puisqu’il a encore récemment déclaré qu’il estimait que le CNE était « un bon outil pour l'emploi et pour la croissance ».
Bah ! Certains trouveront sûrement le réconfort dans le projet du Parti Socialiste qui propose tout simplement de supprimer le CNE s’il arrive au pouvoir l’année prochaine…