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Le grand salon de discussion
28 juin 2006

Le « routard du viol » et les lacunes de la justice

Jean Luc Blanche, 48 ans, surnommé par la presse le « routard du viol », passe devant la justice pour avoir séquestrer puis violer en 2003 quatre femmes et une mineure sous la menace d’une arme. Le plus surprenant dans cette affaire c’est que l’accusé a commis ces crimes en étant sous contrôle judiciaire.

En effet, en 1992 Jean Luc Blanche avait été condamné à 20 ans de réclusion pour quatre viols. Après avoir effectué 10 ans de prison, et malgré des expertises psychologiques le décrivant comme un « pervers narcissique » risquant de récidiver, il est remis en liberté conditionnelle en septembre 2002. Ce brave repenti trouve du travail, refait sa vie, et est seulement 7 mois après sa sortie de prison mis en examen et placé sous contrôle judiciaire suite à une plainte déposée par sa concubine pour le viol de sa fille. Pendant les quatre mois suivants, Jean Luc Blanche viole 5 jeunes femmes, et est finalement incarcéré en septembre 2003 pour ne pas avoir respecté les obligations imposées par la justice lors de sa mise en liberté sous contrôle judiciaire (heureusement que la justice s’est réveillée car le nombre de victimes aurait pu être encore plus catastrophique).

Suite à cette affaire, Nicolas Sarkozy avait pris des mesures, notamment la création d’un Fichier national Judiciaire des Auteurs d’Infractions Sexuelles (FIJAIS), finalement mis en service en juillet 2005. Une loi adoptée fin 2005 a durci les conditions d'accès à la libération conditionnelle des condamnés et instauré un nouveau plancher de peine incompressible à 18 ans, au lieu de 15, en cas de condamnation à perpétuité, et 22 pour les récidivistes.

Cette histoire relance le débat sur la récidive. Pour ma part, je suis toujours surprise d’entendre les journalistes et les avocats dépeindre la vie des accusés comme étant une justification des actes commis par ceux-ci (Jean-Luc Blanche a grandi dans une famille de douze frères et sœurs et dans un climat de violence familiale). Cela ne justifie en rien les actes odieux commis, ces gens n’ont eu aucune pitié face à leur victime et je pense qu’il ne faudrait pas en tenir compte lors de la condamnation. De plus, je ne comprends pas pourquoi les tueurs, les violeurs, les criminels bénéficient d’une remise de peine, sachant qu’à la base la peine à laquelle ils avaient été condamnés était relativement douce (au bout de 5 à 10 ans vous êtes dehors pour bonne conduite). Je pense, en toute sincérité que les condamnations ne sont pas à la hauteur des crimes commis, il faudrait augmenter le nombre d’années en prison et supprimer pour les meurtriers et les violeurs la remise de peine, car ne me faites pas croire qu’un homme qui commet délibérément un acte cruel n’est pas conscient de ce qu’il fait, ne prend pas du plaisir à faire souffrir et ne réitère pas dès sa sortie de prison. Part ailleurs, il faudrait homogénéiser les condamnations prononcées par les cours d’assise, c'est-à-dire que pour un même crime, l’accusé qu’il soit jugé à Paris, Marseille ou Bordeaux doit encourir la même sentence.

Enfin, je finirai par le mot le plus ironique de la justice française : la perpétuité. Il faut être réaliste, elle n’existe pas en France, et c’est bien dommage, car quelqu’un comme Emile Louis mériterait de mourir dans sa cellule.

Il ne faut pas s’étonner en voyant toutes les fautes et les lacunes judiciaires, tout ce laxisme, que la France va si mal et qu’il y a temps d’insécurité. Je pense que même un mineur qui commet des actes violents doit être condamné en conséquence, car il ne faut pas oublier que les victimes ont, quant à elles, pris la perpétuité (notre vie n’est plus la même après un viol, voire est définitivement "achevée" lorsqu’on est tué).

Je finirai ce post en disant que lorsqu’un criminel a purgé sa peine, il ne suffit pas de le relâcher, il faut également faire un suivi psychologique et une surveillance relativement importante (comme M. Sarkozy l’a proposé : aller pointé à la gendarmerie régulièrement).

Sur le plan judiciaire, les politiques ont réellement du travail à faire, et il serait temps qu’ils se penchent un peu dessus au lieu de perdre leur temps à déblatérer sur le parti adverse.

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Commentaires
B
>> Beha : Ce n’est pas moi qui le dit, mais les spécialistes (cf., entre autres, le livre noir des serial killers). Cependant, je pense qu’on s’est mal compris : évidemment les criminels prennent du plaisir à faire du mal (ils en ressentent une certaine « supériorité »), et oui, ils savent que ce qu’ils font est mal, puisqu’ils se cherchent à se cacher de la police ; mais ce qu’ils ne réalisent pas, c’est pourquoi ce qu’ils font est mal : ils ont du mal à considérer leurs victimes comme leur égal, ils les rabaissent toujours au rang d’objets. Pour prendre un exemple (très arbitraire), c’est un peu comme nous, lorsqu’on écrase volontairement un insecte…<br /> C’est en cela que j’estime qu’ils sont malades et non conscients de la douleur qu’ils infligent.
N
@ Juju<br /> passe au bistrot politique si tu veux lire des tucs sur Chirac ou Jospin :-)))<br /> @Beha<br /> les remises de peines pour bonne conduite ne le choquent pas d'un point de vue moral.<br /> de plus, il ne faut pas que la société soit pire que les condamnés : après 15 ou 20 ans prison, je ne vois ce que cela apporte de laisser mourir quelqu'un a petit feu entre 4 murs...
B
>>Nico : tu as raison lorsque tu dis qu’aider les ex-détenus à se réinsérer afin de limiter les récidives sont dans l’intérêt de la société. D’autant plus que les mentalités et la manière de vivre des gens évoluent pendant que le prisonnier purge sa peine. Mais là est tout le problème, peu de détenu purge leur peine entièrement, ils sont relâchés à la moitié de leur peine et c’est en ce sens que je parle de deuxième chance (car pour moi quelqu’un qui purge entièrement sa peine à payer sa dette face à la société). Le gros problème vient de là, je ne vois pas l’intérêt de faire passer un criminel devant la justice, de le faire juger et de prononcer une sanction si c’est pour ne pas tenir compte du jugement et de le libérer pour bonne conduite. Comment veux tu que la justice impressionne si elle-même se contredit.
J
*hors sujet*<br /> dites donc, j'ai pas lu de post sur l'intervention de Chirac on the TV, ou encore sur le come back du retour de la revanche de Jospin.... ni ici ni chez Jéjé... que se passe t'il ;)<br /> *fin hors sujet *
N
@ Beha<br /> Je vais m'expliquer, et je l'espère ainsi te montrer que je ne suis pas pacifiste : je ne sais pas (et je ne veux pas savoir n'ayant pas la moindre envie de vivre ce style de situation) si je serais capable de pardonner. Je ne demande d'ailleurs pas aux familles de pardonner quoi que ce soit. Simplement toutes les études sur le sujet (désolé j'ai pas le temps de trouver des références précises) démontrent que l'aide à la réinsertion permet de limiter considérablement les récidives par rapport aux sorties "sèches" de prison.<br /> C'est pourquoi, dans l'intérêt de la société (qui est tout de même de limiter la récidive donc les actes violents), il vaut mieux une aide à la réinsertion pour préparer les détenus à leur retour à la vie sociale.<br /> D'ailleurs en ce qui concerne la 2e chance dont tu parles : une fois la peine de prison purgée, la personne ne doit pas subir une double peine qui consisterait à le priver du droit à retrouver sa place dans la société.
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