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Le grand salon de discussion
4 septembre 2006

Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus – John Gray (Michel Lafon)

scan0001Connaître nos différences pour mieux nous comprendre 

John Gray est un psychologue de couple rendu mondialement célèbre par la série d’ouvrages qu’il a écrit avec pour thème Mars et Vénus (Mars, Dieu de la guerre – l’homme ; Vénus, Déesse de l’Amour – la femme) dont voici le tout premier livre.
Je dois bien reconnaître que ce n’est pas trop le genre de lecture dans laquelle je me lance d’habitude, ne serait-ce que parce que lire un livre sur la psychologie de couple fait sous-entendre que l’on a des problèmes de couple – réflexe apparemment typique chez les hommes. Cependant, une amie m’ayant plus ou moins raconté la manière dont M. Gray présente les choses (notamment les clichés de la vie quotidienne, auxquels il trouve toujours une explication), cela m’a poussé à me procurer ce livre et, je dois bien l’avouer, je n’ai pas été déçu… 

L’auteur commence son essai en nous expliquant de la manière la plus simple la différence entre les hommes et les femmes, à savoir que les hommes recherchent avant tout à prouver leur valeur et leurs compétences, ils seront donc extrêmement intéressés par les objectifs qu’ils se seront fixés quotidiennement et - surtout, n’apprécieront l’aide de personne tant qu’ils ne l’auront pas demandé, afin de pouvoir se prouver qu’ils en étaient capables seuls. Si jamais un homme n’est pas capable de s’en sortir seul, il demandera conseil à un autre homme qui s’y connaît suffisamment pour pouvoir l’aider. Ainsi, lorsqu’un homme est sollicité pour régler un problème, il en ressent une grande fierté, puisque cela a prouvé que ses compétences en la matière sont reconnues…
A l’inverse, une femme privilégie les relations avec les autres, n’hésite pas à parler de ses problèmes avec plusieurs personnes afin de se sentir comprise, ou de chercher à faire toujours mieux…
Cette différence toute bête est à l’origine de toutes les divergences sur notre façon de voir les choses : un homme cherchera toujours à trouver des solutions à sa femme lorsqu’elle viendra lui raconter sa dure journée parce que c’est ce que lui souhaiterais qu’on fasse pour lui si jamais il devait venir parler de quelque chose qui le tracasse, alors que sa femme désire seulement être entendue, écoutée, comprise (du coup, elle n’écoutera les solutions miracles de son homme que d’une oreille) ; de même, une femme cherchera tout le temps à aider son homme lorsqu’il lui semble qu’il est en difficulté, alors que c’est exactement l’inverse de ce qu’il souhaite (tant qu’il n’a rien sollicité) : cela lui donne l’impression que sa femme ne lui fait pas confiance pour réussir quelque chose.
Je pense que déjà certains d’entre vous doivent commencer à se reconnaître dans ce qu’avance John Gray : quel homme ne s’est jamais demandé pourquoi les femmes parlaient tant ; quelle femme ne s’est jamais demandée pourquoi les hommes étaient si fiers et têtus ?
Moi, en tout cas, je tombe pile poil dans le cliché : force est de constater que je ne supporte pas que quelqu’un vienne me dire comment je dois faire, et il n’est pas rare que j’envoie balader celui (ou celle) qui sera venu me dire comment mieux visser mon boulon pendant que je bricole, même (et surtout) s’il a raison…
L’auteur nous explique donc comment cette différence, si elle est mal comprise ou connue, va inexorablement entraîner des disputes. 

M. Gray continue ensuite son livre en nous expliquant les réactions de chacun à la contrariété : l’homme va se renfermer sur lui-même et paraître tout à coup froid et distant ; la femme va ressentir le besoin de parler.
En effet, la meilleure manière pour une femme de faire le point sur ses soucis est d’en parler jusqu’à ce qu’elle se sente mieux parce qu’elle se sera sentie comprise et aimée : inutile de préciser à quel point cela peut devenir agaçant pour l’homme… A l’inverse, l’homme fera le point sur ses problèmes tout seul - toujours afin de se prouver à lui-même qu’il est capable de les surmonter sans aucune aide, et s’isolera le temps de trouver une solution (ou de se faire une raison) qui l’apaisera : inutile également de préciser à quel point cela peut devenir inquiétant et irritant pour une femme…
John Gray compare ainsi les hommes à des élastiques, et des femmes à des planches de surf sur une vague : il est inutile pour une femme de tenter de se rapprocher de son homme lorsque celui-ci s’éloigne d’elle, au contraire, elle ne fera qu’empirer les choses et prolongera la durée de son isolement (voire fera éclater une dispute qui sera fort désagréable parce que l’homme sortira alors les méchancetés qui lui traversaient l’esprit et qu’il voulait justement éviter de dire), alors que si elle laisse l’élastique s’étirer, il reviendra de lui-même vers son point de départ (voire plus près encore, si elle l’a laissé faire sans rien le lui reprocher). De même, les sentiments d’une femme montent et descendent au gré de la vague, il est incompréhensible pour un homme de voir sa femme soudainement devenir triste, moins aimante, voire agressive alors qu’elle était tout ce qu’il y a de plus adorable la veille. L’homme s’en sentira tout de suite coupable et tentera de savoir ce qu’il a fait et, chose qu’il devrait justement éviter de faire, cherchera à minimiser les problèmes de sa femme afin qu’elle se sente mieux : la femme aura alors le sentiment qu’il ne la comprend pas, voire la juge… Ce qu’il faut qu’un homme fasse dans ces cas-là, c’est qu’il laisse sa femme descendre vers le creux de la vague (en l’écoutant sans la conseiller) afin qu’elle recommence d’elle-même à remonter la pente, ayant eu l’impression d’avoir touché le fond (fond plus ou moins profond selon la gravité de ses problèmes).
Finalement, les hommes et les femmes se ressemblent quelque part à ce niveau-là….
Autre chose également incompréhensible pour un homme, c’est qu’une femme ne se sentira pas tout de suite mieux après qu’il eut écouter ses soucis sans broncher afin de l’aider à remonter la pente : au contraire, elle descendra encore plus bas (ah ! ces femmes ;-)) ! Cela peut paraître étrange (voire vexant) pour l’homme, mais c’est en fait tout à fait normal : il faut qu’il sache qu’il l’aide, mais que son aide (même si elle prend effet tout de suite) ne se fera ressentir qu’au bout d’un moment. En effet, une femme ne peut remonter la pente qu’après avoir toucher le fond, ainsi, lorsqu’un homme l’aide, il l’incite à descendre plus vite la pente afin de pouvoir la remonter…
Si les hommes et les femmes gardent ces différences en tête, cela évitera à coup sûr des disputes. 

Le reste de l’essai se consacre à la psychologie (pure) de couple : comprendre nos confusions respectives dans nos langages, marquer des points auprès du sexe opposé, éviter les disputes, exprimer nos sentiments négatifs etc. Et je ne m’attarderais pas d’avantage sur ces points, tout d’abord parce que cette chronique commence à être un peu longue et que j’ai abordé ici ce qui m’avait le plus intéressé dans ce livre, ensuite parce que je pense que si ce résumé vous a plu, il vaut mieux vous plonger dans la lecture du livre, l’auteur expliquant bien mieux que moi tout ce que vous voudrez savoir…
Je tiens juste à dire que le livre que j’ai eu entre les mains est une version condensée de l’essai (et je ne l’ai su qu’après l’avoir commandé sur Internet, évidemment), ce qui m’a fait un peu râlé au début mais m’a finalement suffit sur la fin, car certains passage, et notamment le dernier chapitre (le plus long du livre en plus) vont loin dans la psychologie (jusqu’à la fameuse théorie de l’enfance de Freud), peut-être même un peu trop loin pour des jeunes couples comme le mien (et peut-être aussi le votre) : ça devient lassant. 

PS : Je suis navré si mes explications ont été plus claires (si tant est qu’elles aient été claires) pour les hommes que pour les femmes mais, étant un homme, j’ai eu plus de facilité à comprendre - et donc à expliquer, les émotions des hommes.
J’estime que c’est une raison supplémentaire pour vous inciter encore une fois à lire vous-même le livre, mais – pour les plus réticents, je précise que Beha a commencé à le lire, et que vous en saurez certainement plus sur le sujet lorsqu’elle viendra vous faire partager ses impressions.
En attendant, vos commentaires (que vous l’ayez lu ou non) sont évidemment les bienvenus.

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Commentaires
E
er
P
Pour contrebalancer le ramassis d'idées reçues crétines de ce John Gray, je vous conseille de lire "Gender trouble" de la philosophe américaine Judith Butler (paru en 1995) et récemment traduit en français sous le titre "Trouble dans le genre"....
B
Bonjour Philippe, et bienvenu au salon.<br /> L’idée de l’existence d’une forme de vie sur d’autres planètes n’est en effet pas ridicule du tout, je trouve même qu’elle serait plus proche de la vérité que celle de se croire seul vivants dans tout l’univers.<br /> De là à dire que nous venons d’une autre planète, cela relève par contre plutôt – selon moi, de la science fiction, car je ne pense pas que nous ayons déjà eu (et que nous aurons un jour) les moyens de voyager et de traverser l’univers. De plus, présence de vie ne signifie pas présence de forme humaine : cela peut être des bactéries ou – au mieux selon les scientifiques, des végétaux…
A
oui c'est une hypothèse pleine de mystérieuses perspectives, mais c'est pas une raison pour détruire à toute vitesse cette bonne vieille terre, ce que ns faisons allègrement à vitesse V!!!<br /> amitiés<br /> pour répondre à roi rebelle, c'est peut-être Aldébaran ;-))))))))
P
Et si nous venions vraiment d'ailleurs ? Par exemple, si nous venions d'une planète devenue invivable, et que aujourd'hui, nous cherchions à en trouver une autre dans l'espoir d'y déménager, lorsque la Terre aura été complètement dégradée ?<br /> L'idée n'est pas complètement ridicule puisqu'on a trouvé sur des météorites en Antarctique des traces de la vie.
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