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Le grand salon de discussion
26 octobre 2006

Patriotisme économique contre mondialisation

C’est désormais officiel, c’est le groupe canadien Bombardier qui récupère le marché du remplacement des trains Transilien aux dépens du français Alstom, un marché d’environ 4 milliards d’euros pour la SNCF

Cette annonce a fait du remous dans nos politiques : où est passé le patriotisme économique ?

Il faut dire que devant une offre d’environ 10% moins chère – soit approximativement 40 millions d’euros d’économie, on comprend le choix la SNCF : certains diront que cela apprendra à Alstom que la mondialisation est bien une réalité, et qu’il n’avait qu’à mieux considérer son offre…

Mais Alstom avait-il réellement prévu une marge si gigantesque par rapport à son concurrent ? Rappelons tout de même qu’il y avait également en compétition un groupe allemand – les prix devaient donc être fortement réfléchis avant d’être proposés ; je pense qu’il est important de signaler (et Alstom ne s’en est pas privé) qu’au Canada, les travaux publics sont effectués par des entreprises canadiennes sans appel d’offre, ce qui signifie que les entreprises peuvent (certes, cela ne signifie pas qu’elles le font forcément) prendre des chantiers à forte marge dans leur pays, ce qui leur permet(trait) ensuite de travailler à très faible marge à l’étranger…

J’exagère volontairement, mais ne se rapproche-t-on pas ici de ce que l’on reproche à la Chine, à savoir casser les prix afin de favoriser son économie ?

La mondialisation, oui. Mais à quel prix ? Faut-il la privilégier aux dépens de l’économie des entreprises nationales lorsque les autres pays ne respectent pas eux-mêmes les règles ?

Le débat est lancé…

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Commentaires
R
apres tout ce qui a été dis je n ai plus grand chose a rajouté<br /> simplement que c'est vraiment un debat utile que tu viens de poser la
S
Salut,<br /> <br /> Je commencerais tout d’abord par scinder les 2 valeurs à savoir le patriotisme afin de pouvoir le rapprocher de l'économie.<br /> Le patriotisme c'est mettre en avant les valeurs propres et fondamentales qui caractérisent un état en général. Ce patriotisme sert alors à attiser la ferveur afin que tous les vecteurs se transcendent vers le même objectif qui est bien souvent orienter dans un but défensif car il permet de justifier et de protéger plutôt que dans un but offensif (exception faite lorsqu il s’agit de fanatisme).<br /> Lions le maintenant à l'économie : l'équation n'est pas simple. Les 2 valeurs côte à côte signifie la mise en avant des produits nationaux et à une plus petite échelle des produits du terroir. Mais seulement voilà , il y a un hic qui est le suivant : c'est que on ne peut dissocier ces 2 valeurs d une troisième (inévitable) la mondialisation.<br /> Le problème de cette association incompatible c'est la société et l'économie que nous avons choisi dans notre époque contemporaine. Cette société est en adéquation totale avec la nouvelle économie mondiale : l'ère de la concurrence à outrance, l'ère du capitalisme sauvage, l'ère de la loi du plus fort.<br /> Donc face à une concurrence non pas locale mais mondiale une seule alternative la compétitivité absolue. Cette dernière n'est pas si facile à obtenir de ce fait certaine mesure peuvent être mis en place afin de garantir la préférence des produits nationaux par rapport aux internationaux : le protectionnisme, qui est surtout vrai dans les pays victimes de la délocalisation, véritable fléau, comme la France. Un exemple, la taxation des exportations de chaussures chinoises - ces dernières ont contribuées à la perte des fabricants français à cause de leur coût de fabrication 10 fois inférieur.<br /> Notre beau pays est alors contradictoire dans sa façon de gérer le flux des échanges internationaux car d un côté nous faisons parti des pays pratiquant le capitalisme "sauvage" (bien que modéré par rapport aux Etats Unis) de l'autre nous limitons la casse (à cause de mauvaise réforme) par des mesures protectionnisme qui sont à l encontre de notre économie et politique internationale.<br /> <br /> En ce qui me concerne je pense que le "patriotisme économique" n'est que l'arbre qui cache la forêt. <br /> Il en résulte même de ce comportement de la classe dirigeante fait preuve d'une certaine hypocrisie latente et un besoin toujours aussi farouche de vouloir toujours et encore asservir psychiquement les masses populaires afin de leur cacher la triste réalité : un constat d échec de notre pays face à la mondialisation des échanges.<br /> Notre pays est aujourd'hui dans une impasse grave. En gros il a le cul entre 2 chaises : la première étant de conserver l'enrichissement d'un certain PIB (tout en souhaitant une internationalisation de ses vecteurs économiques) par le biais de moult taxes notamment professionnelles ce qui entraînent une non compétitivité de nos entreprises nationales enlisées dans les méandres d'une lourde fiscalité. Entendons nous bien sur ce point je ne parle pas d’une compétitivité en terme de talent (dont la France n’est certainement pas dépourvue) mais en terme d expansion à l 'échelle mondiale.<br /> De plus sur ce point c'est la théorie du serpent qui se mord la queue. On veut un PIB plus fort par le biais de taxes mais on empêche le développement industriel français de se faire correctement : ça ne vous semble pas illogique - les taxes rapportent moi en terme de capitaux, notamment dans la balance commerciale de la France, que des entreprises françaises en plein essor au niveau mondial.<br /> La seconde est de conserver des réformes , propres à la France, qui sont désormais archaïques et surtout inadaptées par rapport à nos ambitieux.<br /> C'est alors le dilemme qui s impose : progresser en restant immobile.<br /> C'est en ce sens que le "patriotisme économique" révèle nos faiblesses.<br /> A mon humble avis (et j ai pris pour l 'étayer l exemple de la France) : pour progresser il faut réformer le statut de nos entreprises.<br /> Mais ça c 'est un autre débat...<br /> <br /> To be continued...
B
Je suis tout à fait d'accord avec Bastogi. Que des entreprises étrangères viennent en France pour gagner de l'argent au détriment des entreprises françaises cela fait parti des règles du jeu de la mondialisation et je trouve ça normale. En revanche ce qui me scandalise c'est qu'une entreprise canadienne récupère le marché alors que le Canada ferme littéralement les portes aux entreprises françaises. C'est de la concurrence déloyale, et en ce sens j'aurai totalement accepté que ce soit les allemands qui récupèrent l'affaire, car eux au moins jouent le jeu.
A
Entendu ce matin à la radio: au Mali, un litre de lait en poudre importé coûte 0,40 euro, un litre de lait produit par les braves vaches maliennes revient à 0,55 euro! Le gouvernement qui bien sûr se préoccupe de nourrir les habitants des villes principalement intéressés par ce lait à bas prix, laisse faire... et les paysans ne vendent plus leur lait et crèvent de faim!!! Bel exemple de mondialisation des échanges préconisée par l'OMC.
A
tout à fait d'accord avec toi sur ce point Bastogi!
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