Patriotisme économique contre mondialisation
C’est désormais officiel, c’est le groupe canadien Bombardier qui récupère le marché du remplacement des trains Transilien aux dépens du français Alstom, un marché d’environ 4 milliards d’euros pour la SNCF…
Cette annonce a fait du remous dans nos politiques : où est passé le patriotisme économique ?
Il faut dire que devant une offre d’environ 10% moins chère – soit approximativement 40 millions d’euros d’économie, on comprend le choix la SNCF : certains diront que cela apprendra à Alstom que la mondialisation est bien une réalité, et qu’il n’avait qu’à mieux considérer son offre…
Mais Alstom avait-il réellement prévu une marge si gigantesque par rapport à son concurrent ? Rappelons tout de même qu’il y avait également en compétition un groupe allemand – les prix devaient donc être fortement réfléchis avant d’être proposés ; je pense qu’il est important de signaler (et Alstom ne s’en est pas privé) qu’au Canada, les travaux publics sont effectués par des entreprises canadiennes sans appel d’offre, ce qui signifie que les entreprises peuvent (certes, cela ne signifie pas qu’elles le font forcément) prendre des chantiers à forte marge dans leur pays, ce qui leur permet(trait) ensuite de travailler à très faible marge à l’étranger…
J’exagère volontairement, mais ne se rapproche-t-on pas ici de ce que l’on reproche à la Chine, à savoir casser les prix afin de favoriser son économie ?
La mondialisation, oui. Mais à quel prix ? Faut-il la privilégier aux dépens de l’économie des entreprises nationales lorsque les autres pays ne respectent pas eux-mêmes les règles ?
Le débat est lancé…