L’anonymat des parrainages
Persuadé (sans doute à juste titre) que la multiplicité des partis de
sa gauche présents aux élections de 2002 était en partie responsable de
son échec, le Parti Socialiste a fait passé à ses élus la consigne de
ne donner leur signature qu’au candidat socialiste pour l’élection
présidentielle de 2007.
Craignant quant à sa présence au second tour en cas de division entre
deux candidats au sein même de son parti (ce qui devient de jour en
jour de plus en plus inévitable) face à la montée de l’extrême droite,
l’UMP en a récemment fait de même…
Inutile de dire que ces décisions n’ont guère emballé les extrêmes :
alors que José Bové se contentait d’annoncer au PS que cette méthode
n’était pas sa conception de la démocratie, Jean-Marie Le Pen a tout
simplement demandé à ce que le parrainage ne soit plus rendu public –
espérant ainsi récupérer de précieuses signatures.
Que pensez-vous des décisions de nos deux principaux partis politiques
?
Seriez-vous plutôt pour ou contre l’anonymat des parrainages ?
Personnellement, je serai plutôt pour. En effet, j’estime que mêmes les
plus petits partis ont le droit de se présenter aux élections
présidentielles, non seulement parce que sinon – à force, nous en
arriverions à un bipartisme à l’Américaine ; mais en plus parce que
j’estime que chacun a ses idées propres qui peuvent faire avancer le
pays. A titre d’exemple - même si je suis conscient que ce n’est
peut-être pas le meilleur que l’on puisse prendre, on peut facilement
remarquer comment le score de l’extrême droite aux précédentes
élections a pu influencer les idées de certaines personnalités
politiques - de droite essentiellement, mais aussi de gauche…
De plus, j’estime que si le vote au moment des élections est anonyme,
il n’y a aucune raison que le parrainage des candidats ne se déroule
pas de la même façon. Sinon, c’est une façon de contraindre (en tout
cas de faire pression pour) un élu à donner sa signature au candidat du
parti auquel il appartient, et donc plus tard à voter pour ce même
candidat (dans le cas où, du coup, il n’y en aurait pas d’autres)…