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Le grand salon de discussion
25 avril 2007

François Bayrou se décrédibilise

Visiblement enivré par les 18 % de votes en sa faveur, François Bayrou n’a pas dû émettre l’hypothèse que les sept millions de voix d’électeurs égarés qui sont venues se rabattre sur lui ne seront peut-être plus siennes dans cinq ans, voire d’ici les législatives ou - encore mieux, d’ici le 6 mai (si ce n’est d’ailleurs pas déjà le cas). Aussi, le Président de l’UDF continue d’agir comme s’il était toujours dans la course à l’Élysée (il faut dire que les tentatives de ralliement lamentables des deux candidats restants - mettant en avant un troisième homme dans le débat, n’arrangent guère les choses) et se permet même le luxe de renommer son propre parti en annonçant une force nouvelle, « la seule force nouvelle de notre pays » (!).
Rappelons tout de même que l’UDF existe depuis presque trente ans, qu’il a déjà eu un Président de la République (Valery Giscard d’Estaing), que François Bayrou a été ministre sous le gouvernement d’Alain Juppé, et qu’il était déjà candidat à l’élection présidentielle de 2002.

Toujours est-il que M. Bayrou, en prononçant un discours tel que celui qu’il a prononcé dans l’après-midi, vient de se décrédibiliser.
En effet, trop emporté par l’élan que vient d’avoir son parti, François Bayrou en a même oublié ce qu’il a promis (et continue de promettre), à savoir sortir du clivage gauche-droite, créer une « force de contre-pouvoir, libre, capable de dire oui si l’action va dans le bon sens et non si elle va dans le mauvais sens » (quelle modestie ceci dit) et « faire sortir la politique des réflexes du toujours pour et du toujours contre » ; car, en dénonçant le programme de Ségolène Royal comme allant « exactement à l’encontre, en sens contraire, des orientations nécessaires pour rendre à notre pays et à son économie leur créativité et leur équilibre » sans en préciser les points sur lesquels il est en accord ; et en s’attaquant à Nicolas Sarkozy sur sa personnalité plutôt que sur son programme « Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu’il a choisis d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantage au plus riche », n’est-il pas en train d’agir justement de la manière qu’il prétend combattre (toujours contre) ?
Au final, la seule chose intelligente qu’ait pu dire le Président de l’UDF, c’est que « les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix », mais ça, j’imagine qu’ils n’ont pas attendu qu’il le dise pour l’être.

Navré, M. Bayrou, mais vous êtes ma cible du jour, car si je peux passer sur le fait que vous prétendiez pouvoir dénoncer ce qui est bien ou mal pour notre pays, sans préciser que cela reste VOTRE opinion, que vous espériez effacer votre passé et celui de votre parti simplement en le renommant et en prétendant n’accepter (dés lors) plus « aucune soumission ou ralliement à l’un des deux camps » ; permettez-moi de vous rappeler que ce n’est pas votre programme qui a été retenu dimanche dernier, mais tout de même que les sept millions de Français qui ont voté pour vous ne l’ont pas fait pour vos beaux yeux et pour le bien de votre parti, mais bien pour les idées que vous véhiculiez, alors essayez pour le moins de vous y tenir et d’en montrer l’exemple.

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Commentaires
R
belle note bastogi!<br /> moi qui pensais aussi avoir tona vis sr le deat d hier....
B
Bonjour et bienvenue à tous les deux.<br /> <br /> >> Papageno : A ma connaissance, François Bayrou a réfuté la « vision » de Nicolas Sarkozy, il a aussi réfuté le programme de Ségolène Royal et c’est très bien ainsi, comme ça chaque électeur centriste reste libre de son choix.<br /> Moi, ce que je constate, c’est qu’il nous promet un parti d’opposition libre et impartial, mais qu’il est pour l’heure incapable de citer ne serait-ce qu’un seul point du programme de l’un des deux candidats restants sur lequel il serait en accord…<br /> <br /> >> Irène : Je vis dans un monde où le premier tour de l’élection présidentielle est passé ; où Français Bayrou vient de perdre ; où bien qu’il ait fait un score proche de celui de Jacques Chirac il y a cinq ans, il y a eu beaucoup, beaucoup plus de votants qu’en 2002 et que plus d’un sur deux a préféré Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal au président de l’UDF ; enfin et surtout, je vis dans un monde où l’on attend les résultats de la présidentielle de 2007 et non pas celle de 2012.
I
Je n'y connais pas grand chose dans toutes leurs idées et leurs visions tordues .<br /> Mais il me semble que Bayrou a fait au premier tour un score proche de celui de Chirac en 2002 .<br /> Et ça , ça ne vous interpelle pas ?<br /> Mais où vivez-vous ?
P
Je suis un néo-électeur de Bayrou, et je n'ai rien à lui reprocher dans son comportement depuis les résultats du premier tour. Qualifier Bayrou de Giscardien est un non sens dès lors que Giscard soutien Sarkozy, et les attaques que Bayrou fait à l'ancien ministre de l'intérieur sont pour moi une analyse dont il doit faire part aux Français. Cette analyse est aussi la mienne, et effectivement je n'ai pas attendu Bayrou pour reflechir et la formuler. Je pense que cette vérité il faudra la dire et la redire, pour que tout le monde sache bien que Sarkozy à d'une certaine manière raison... le second tour met bien en opposition de manière idéologique deux visions du monde. Et celle de Sarkozy nous la réfutons.
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