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Le grand salon de discussion
4 mai 2007

Un pas de plus à gauche

Soucieux d’occuper le devant de la scène, François Bayrou multiplie les sorties pour le moins surprenantes. On l’a ainsi (lamentablement) entendu déclarer, juste avant le débat entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, qu’il était possible qu’il se prononce selon la tournure du débat. Il a finalement décidé, hier, de déclarer qu’il ne voterait pas pour M. Sarkozy (mais sans pour autant se prononcer en faveur de Mme Royal)… Pour ceux qui en doutaient encore, voilà qui est réglé.

En tout cas, avec ce nouveau pas à gauche, force est de constater que le futur Président du « mouvement démocrate » prend en contre-pied ses propres députés ; et je dois bien avouer que je ne comprend pas très bien sa stratégie (je ne pense pas que ce soit uniquement un conflit personnel entre lui et M. Sarkozy, ce serait vraiment idiot et irréfléchi de sa part) : peut-être estime-t-il que Nicolas Sarkozy est déjà élu, et que c’est le meilleur moyen de se positionner dans l’opposition ? Ou peut-être espère-t-il faire pencher la balance en faveur de Mme Royal (qui a accueilli ses déclarations à bras ouverts) à quelques jours du second tour ?
Dans tous les cas, le geste est osé, car si la droite passe dimanche, je ne suis pas sûr qu’avec 22 députés sur 29 ayant rejoint l’UMP d’une part, et près de la moitié des votes s’exprimant pour les socialistes d’autre part, le partie qui se présente comme l’opposition logique soit celui de M. Bayrou ; de même, si c’est la gauche qui passe, acceptera-t-il de gouverner avec le PS et renier ainsi ses promesses de parti indépendant, ou bien espère-t-il être présenté comme l’opposition principale face aux socialistes (qui serait tout autant crédible au vu de ses dernières déclarations que le cas inverse) ?
Dans tous les cas, j’imagine mal avoir envie dans cinq ans de voter pour un parti qui s’est contenter de rester au milieu, à approuver si ce que le gouvernement au pouvoir – qu’il soit de droite ou de gauche, propose lui convient ; ou à s’opposer si cela ne lui convient pas… Au mieux y verrai-je un bon arbitre, qui devra laisser jouer les grands au moment du prochain match.

Bref, son pari de faire un nouveau pas vers la gauche est assez risqué, car il y a des chances qu’il perde une grande majorité de ses députés (visiblement attirés par le pouvoir et aisément soudoyés) et/ou qu’il soit contraint de fusionner avec le Parti Socialiste pour former un seul grand parti de centre gauche - vu la tendance de toute façon à gauche à s’éloigner des extrêmes pour rejoindre le centre, ce qui me paraîtrait logique dans les années à venir, mais qui serait au grand détriment de François Bayrou si cela devait survenir dans le prochain quinquennat, vu las taille actuelle du PS.
Les législatives de juin nous éclaireront certainement plus à ce sujet, puisque le vote utile d’avril dernier sera oublié au profit de la réelle tendance des convictions des Français…

Dimanche, c’est Le grand jour, n’oubliez pas d’aller voter.
La consigne du salon ? La même que pour le premier tour : ne laissez pas les autres décider pour vous !

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Commentaires
B
Pour ma part, je pense que le parti démocrate s’est écroulé avant même sa construction. M.Bayrou c’est décrédibilisé aux yeux d’une grande partie de l’électorat en prenant parti pour un candidat (quel qu’il soit), lui qui prônait être de centre et qui criait à qui voulait l’entendre (18% de français) qu’il en avait marre du clivage gauche-droite. Je pense sincèrement que sa prise de position va lui coûter cher, notamment au législative où je serais fort étonnée que M.Bayrou recueille encore la confiance de 18% de français.
B
>> Papageno : Si, après avoir durant de longues années gouverné avec M. Chirac et l’UMP, M. Bayrou décide de se rapprocher de la gauche uniquement parce qu’il estime que l’ UMP – oh, pardon, M. Sarkozy « va aggraver les problèmes de la démocratie et la fracture du tissu social » (bien que selon - ses propres termes, le programme du PS « va exactement à l’encontre, en sens contraire, des orientations nécessaires pour rendre à notre pays et à son économie leur créativité et leur équilibre »), alors c’est qu’il s’agit bien d’un simple conflit de personnes…<br /> Je ne pense pas que cela soit convainquant pour les indécis de demain, ni très valorisant pour son image et celle de son parti.
P
Pourquoi faut-il qu'il s'agisse nécessairement de stratégie? Ne peut-on pas avoir des convictions en politique et les mettre en oeuvre? Il a depuis longtemps déclaré que "Nicolas Sarkozy va aggraver les problèmes de la démocratie et la fracture du tissu social". Voilà ses convictions, et voilà ce qu'il ne veut pas.
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