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Le grand salon de discussion
8 juin 2007

Mais qu’attend le PS ?

Le Parti Socialiste est un grand, un très grand parti. Pour ceux qui en douteraient encore et le voyaient plutôt moribond, je les invite à regarder les résultats de l’élection présidentielle (ne serait-ce que du premier tour), ou les intentions de vote pour les prochaines législatives.
Cependant, il ne faut pas se leurrer, il n’est pas au sommet de sa forme. Il vient de perdre sa troisième élection présidentielle d‘affilée, et il - ou plutôt certains de ses représentants prennent plaisir à l’autocritiquer afin de se poser comme candidat naturel d’ici cinq ans…

Pourtant, nous avons vu que ces incessantes querelles ne font - plutôt que de l’en sortir, qu’enfoncer un peu plus le PS dans la situation actuelle.
Personnellement, j’estime que le PS n’est pas sur une mauvaise dynamique, en tout cas pas depuis douze ans. En effet, il a gagné des élections après chacune de ses déroutes présidentielles (même s’il ne s’agissait surtout que d’un vote sanction envers l’autre partie), et focaliser sur ces dernières n’est pas la bonne méthode. Selon moi (bien que le débat reste évidemment ouvert), si le Parti Socialiste n’a pas su tirer profit du rejet par l’opinion publique de la droite (rappelons que malgré ce qu’a pu promettre Nicolas Sarkozy, le nouveau gouvernement n’est rien de plus que la continuité du précédent), c’est parce qu’il n’a pas proposé de réelles alternatives face aux propositions de l’UMP. Bien au contraire, il a parfois légitimé celles-ci (notamment et entre autres sur l’immigration - « choisie » selon l’UMP, « partagée » selon les socialistes – mais qui autant l’une que l’autre refusent les régulations massives).
L’UMP a récupéré les voix des ouvriers en promettant de revaloriser la valeur du travail ? C’est au PS (qui en tant qu’opposition n’aura pas la plus mauvaise place pour observer et critiquer) de proposer autre chose ; quelque chose de mieux ; de différent ; et qui séduira à nouveau les Français.

Ségolène Royal est loin d’être parfaite. Comme tout être humain. Et d’autant plus comme tout Homme politique de la nouvelle génération (surmédiatisée) qui ne cesse de faire parler d’elle. Elle n’est pas pour autant exempte de qualité, notamment celle d’avoir réussi à rassembler (malgré les courants et les querelles) 60% des militants autour de son investiture, et près de 47% des Français sur sa candidature au second tour des présidentielles. Quel autre socialiste aurait pu en faire autant ?
Très populaire, Mme Royal s’est fait applaudir lors des meetings socialistes pour les législatives. Sur-active, elle n’a cessé ces dernières semaines de dénoncer (de plus en plus intelligemment) l’attitude et les propositions de l’UMP ; s’est souvent déplacée pour soutenir les candidats PS dans leurs circonscriptions et annonce maintenant préparer une motion qu’elle présentera afin que les militants puissent se prononcer « sur une ligne politique claire » : elle est donc désormais officieusement candidate à la succession de son compagnon à la tête du Parti Socialiste.
Préférant tenter de récupérer quelques voix au bénéfice du temps, les autres éléphants préfèrent garder le silence et ne pas appeler à un nouveau vote des militants (qui donnerait à coup sûr Ségolène Royal encore largement en tête).
Pourtant, j’estime que si le PS veut garder des chances de gagner les prochaines élections (quelles qu’elles soient), il doit oublier un peu l’idée de devoir forcément plaire à tout le monde (notamment à la multitude de courants qui existent au sein même de son Parti) et doit adopter un fil rouge clair et un programme propre et précis, quitte à ce que les représentants des courants mettent un peu leur ego de côté (sans pour autant ne plus faire valoir et défendre leurs idées) : la multitude et la complexité de l’extrême gauche en est arrivé aujourd’hui à la détruire, il serait dommage d’en faire de même avec le PS…

Je ne suis pas pour que le candidat socialiste des futures élections présidentielles soit immédiatement nommé : il risquerait fort d’être soumis à la critique (de l’extérieur comme de l’intérieur de son parti). Mais j’estime que si un candidat arrivait à se démarquer des autres et se présenter comme le candidat naturel de son parti (un peu à l’instar de Nicolas Sarkozy à l’UMP), et qu’il bénéficierait de l’appui de ses confrères (même s’il faut pour cela faire quelques arrangements), ce serait un atout énorme pour le PS… Et la seule qui s’impose en ce moment (comme depuis un bon moment d’ailleurs), c’est Mme Royal.

C’est pour cela que je vous pose cette question : Mais qu’attend le Parti Socialiste pour soutenir universellement Ségolène Royal et l’investir à sa tête ?

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Commentaires
L
Ben justement, je trouve que sa défaite, et la façon dont se sont passées les choses, la disqualifient totalement et la délégitiment complètement pour le moment.... Mais ce n'est que mon opinion!
B
>> Chafouin : Je me suis apparemment mal fait comprendre. Tout d’abord, je ne souhaite pas que le PS adopte une attitude de bloc contre bloc, bien au contraire : j’ai même salué l’initiative de François Bayrou de vouloir sortir de ce système (même si je pense qu’il s’est ensuite très vite décrédibilisé)… Simplement, le PS est (à nouveau) dans l’opposition maintenant, et il va avoir tout le loisir d’observer de manière critique durant cinq années la politique du gouvernement afin de pouvoir établir son propre programme.<br /> En ce qui concerne Ségolène Royal, attention : je n’ai jamais dit que je la soutenais ! J’ai juste dit que selon moi, si le Parti Socialiste veut se sortir de sa situation actuelle, il a tout intérêt à se choisir un chef et de se ranger derrière plutôt que de constamment s’entre-critiquer… Et – comme je le disais sur ton blog, je vois mal comment le PS pourrait se choisir un autre chef que celui que les militants ont investi il y a moins d’un an avec 60% des suffrages.
L
Qu'est-ce qu'ils attendent pour nommer Ségo à la tête du PS? et bien ils ne sont pas fous, ils ne veulent pas d'une nouvelle défaite.<br /> Sur le fond, je ne suis pas d'accord avec vous sur la stratégie du PS, je ne crois pas qu'en s'opposant systématiquement à l'UMP cela aille très loin. C'est une vision politique qu'il fat, un projet pour la France, et le PS l'a! Je ne pense pas qu'il faille dire "blanc" quand l'adversaire dit "noir", et inversement.<br /> Et pour revenir à Royal, je ne vous comprend pas, car elle représnete à mon sens tout ce que vous dénoncez dans votre texte.
A
>> papageno, si les gens ont cru et croient encore en Sarko, ça n'est pas parce que son projet est crédible c'est parce qu'il a employé TOUTES les ressources du marketing pour convaincre! Si j'achète telle marque de yaourt c'est pas parce qu'il est meilleur, c'est parce que sa com est efficace: couleur, présentation, place dans le linéaire, arguments de santé...<br /> Sarko a su tenir LE discours que les gens attendaient :"J'ai compris vos problèmes, je vais m'occuper de vous"<br /> Face à cette machine à séduire, le PS a fait tant bien que mal (plutôt mal, comme le dit justement Bastogi) son métier, ce qui aujourd'hui est loin d'être suffisant pour l'emporter!<br /> à+ et amitiés
A
Je suis globalement d'accord avec ta note, Bastogi.<br /> Comme alternative à Sarko et à la France frileuse, il n'y a plus d'idéologie claire susceptible d'emporter l'adhésion des gens qui réléchissent un peu et qui ne se contentent pas des impressions et des images!<br /> Il faut que la gauche refonde son projet de société en s'appuyant sur une théorie économique et sociale claire! sinon on continuera à croire aux balivernes des démagogues ambitieux!<br /> Enfin! les premières mesures que propose de prendre le gouvernement Fillon est un attrape-gogo, 11 milliards de cadeaux fiscaux payés par le consommateur! Et les braves gens continuent à y croire!!! c'est ça qui est extraordinaire!<br /> à+
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