Dominique de Villepin craque !
Mardi, durant la séance de questions d’actualité à l’assemblée nationale, Dominique de Villepin a fini par ne plus retenir ses mots, et a qualifié l’attitude de François Hollande de lâche…
Il faut dire que le Premier secrétaire du PS l’avait bien cherché, enchaînant critique sur critique à l’encontre du Premier ministre et demandant implicitement (encore une fois) sa démission : « En politique, comme en toutes choses, rien ne peut se construire sans la confiance. La confiance, vous l'avez perdue auprès des Français. Cette confiance, vous l'avez également perdue au sein de votre majorité, sinon vous auriez d'ores et déjà privatisé Gaz de France […] Cette confiance, M. le Premier ministre, vous ne la trouverez pas davantage dans les procédures judiciaires que vous intentez contre des journalistes. Jamais un Premier ministre n'y avait eu recours sous la Ve République (pour information, Dominique de Villepin a intenté un procès à l’encontre de journalistes ayant écrit des livres sur l’affaire Clearstream, dénonçant notamment les prétendues intentions du Premier ministre) […] Pas de confiance dans le pays, pas de confiance dans la majorité, pas de confiance dans la presse: dans une démocratie digne de ce nom, le chef de l'Etat ou le Parlement auraient mis fin à cette situation […] Nous sommes dans le régime de l'irresponsabilité, et cette irresponsabilité, elle ne doit pas se propager aux affaires industrielles et économiques […] Dès lors que l'Etat français détient 15% du capital de l'entreprise, dès lors que le président de la République et vous-même avez joué un rôle dans la nomination du co-président d'EADS Noël Forgeard, je vous demande si vous maintenez votre confiance à M. Forgeard » a-t-il martelé.
La réponse de Dominique de Villepin ne se fit pas attendre, mais - tentant de se faire applaudir comme l’avait été Jean-Louis Borloo il y a quelques semaines (après avoir descendu en flèche les socialistes), il est allé trop loin : « M. Hollande, il est des moments dans la démocratie où l'on ne peut pas dire n'importe quoi. En 2000, c'est vous qui avez défini avec Lionel Jospin le pacte d'actionnaires (d'EADS). C'est votre responsabilité et nous remettrons les choses à plat […] Et je dénonce, M. Hollande, la facilité, et je dirais même en vous regardant la lâcheté qu'il y a dans votre attitude ».
Trop, c’est trop : les députés socialistes se sont levés pour aller manifester leur colère au pied du perchoir, à tel point que Jean-Louis Debré a dû suspendre la séance.
Ne comptez pas sur moi pour défendre qui que ce soit dans cette histoire, les deux attitudes ne sont, pour moi, dignes que d’une cour de récréation : certes, M. de Villepin n’a pas à insulter l’opposition, mais l’attitude de M. Hollande, depuis des mois, à persécuter le gouvernement actuel en hurlant au scandale à chaque faux-pas (si tant est que l’on puisse appeler ça des faux-pas) n’est pas plus honorable au sein d’une assemblée sensée faire avancer le pays.
Moi qui n’aimais pas personnellement Dominique de Villepin, son sourire commercial et ses regards de vautours, je dois dire que l’attitude stéréotypée de l’opposition en est (presque) arrivée à me le rendre sympathique…
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