Crise du CPE : Le bilan
On le savait mort depuis quelques jours, le voilà enterré…
Sans aucune condition, le CPE a été purement et simplement retiré du projet de loi sur l’égalité des chances ; seuls éléments qui ont tenté de faire sortir le Premier ministre la tête haute de cette histoire : il s’est gardé le soin de faire l’annonce lui-même et n’a utilisé ni le mot « retrait », ni « suspension », mais a proposé à la place une réforme des plus banales.
Les grands gagnants de cette crise restent les syndicats, qui - malgré la tentative (de les dissocier) de Dominique de Villepin, qui proposait des négociations (après-coup) ; malgré celle de Jacques Chirac, qui imposait des aménagements, et proposait aux syndicats de participer à leur élaboration ; et malgré celle de Nicolas Sarkozy qui les a reçus un par un la semaine dernière, sont resté liés en demandant le retrait du CPE avant toute négociation et ont réussi à faire plier le gouvernement : le moins que l’on puisse dire, c’est que l’intersyndicale s’en sort plus forte.
Et les étudiants dans tout ça ?
Les étudiants sont en grande partie en train de lever le blocage de leurs universités afin de reprendre les cours au plus vite et essayer de sauver leur année.
Et pourtant il règne dans l’atmosphère de cette après-crise un arrière goût amer, certains étudiants refusent la reprise des cours, et beaucoup ont l’impression que leur victoire est mince – la réforme proposée par M. de Villepin ne concerne que les demandeurs d’emploi peu diplômés ou ceux issus d’un milieu défavorisé.
Et oui, il y a de quoi râler ! Mais lorsqu’on demande le retrait d’un article plutôt que d’en accepter les négociations, il faut s’attendre, si ledit article est retiré, à ce que rien de plus ne soit donné aux manifestants…